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Créer des réserves ou retenues

Le sujet sensible du stockage de l’eau devra bien faire consensus à un moment.

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Il est aujourd’hui complexe de réaliser des ouvrages pour stocker l’eau entre l’opposition sociétale et la réglementation, que ce soit des réserves de substitution ou des retenues collinaires. Cependant, les seize réserves de Coop de l’eau 79, au cœur de violents évènements, ont pu être totalement validées le 11 avril par le tribunal administratif de Poitiers après un recours déposé contre l’arrêté d’autorisation. De son côté, Frédéric Marcato, directeur R&D de la coopérative Vivadour, qui accompagne ses agriculteurs adhérents dans la création d’ouvrages (lire p. 36), explique qu’ils arrivent « à faire des retenues mais cela devient compliqué avec les textes réglementaires de plus en plus contraignants ».

La réglementation en question concerne les zones inondables avec de nouvelles dispositions (article 5 de l’arrêté du 9 juin 2021 sur les plans d’eau et sa FAQ apportant des éclairages) et qui restreignent le champ des possibles, comme l’explique Frédéric Marcato : « Il n’est plus toléré de créer des retenues, avec compensation, sur 1 ha maximum en zone inondable. » La réglementation sur les zones humides laisse aussi perplexe le DG d’Unicoque, Jean-Luc Reigne, quant à leurs futurs ouvrages restaurant pourtant un écosystème naturel (ci-contre), et bloque les projets bretons de retenues collinaires, alimentées par ruissellement et devant donc être placées en zone basse (p. 29).

Ne pas en faire un sujet tabou

Au vu des scénarios climatiques futurs, les aménagements pour stocker l’eau lors des intenses périodes de pluie ne sont pas un non-sens, tant que les éléments hydrologiques et écosystémiques sont préservés et que tous les leviers ont été mis en œuvre pour favoriser d’abord le stockage dans le sol. Il s’agit de ne pas en faire un sujet tabou pour reprendre le propos d’Alain Dupuy, hydrogéologue (ci-dessous). L’Inrae, très investi sur le sujet de l’eau, invite à aborder tout projet de stockage sous trois angles : la concertation, à mieux mettre en œuvre, l’analyse économique avec les coûts et bénéfices (dont les bénéfices environnementaux) et les impacts sur l’environnement.

« Nous travaillons sur l’ingénierie de la concertation pour fournir des outils qui permettront d’aller vers une concertation transparente avec toutes les parties prenantes et de faire en sorte que toutes les options possibles puissent être mises sur la table », détaille Sami Bouarfa, directeur adjoint au département Aqua de l’Inrae, lors d’un point presse du 13 avril sur l’eau. Le PTGE (projet de territoire pour la gestion de l'eau) est présenté comme un outil intéressant qui serait à « renforcer sur l’angle de la concertation ». En effet, pour Thierry Caquet, directeur scientifique environnement de l’Inrae, « le raisonnement des nouvelles infrastructures doit se faire dans une perspective pour le territoire où elles sont installées. Il nous semble important d’analyser la valeur ajoutée apportée au territoire par la création de réserves. »

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